Mes dix-huit ans ont mal commencé: ils ont vus

Mes dix-huit ans ont mal commencé: ils ont vus l'élection de Nicolas Sarkozy. Mon premier déplacement citoyen à la maternelle du coin se trouve à jamais associé aux illusions perdues. Oui, parce qu'à cet âge là, on croit encore à une élection et que l'on joue à un jeu, tous les cinq ans, consistant à savoir si le peuple français a un cerveau, ou non. 

Si ma vision positiviste de la société a été tué dans l'urne de 2007, mes idéaux humanistes ont, eux, résisté avec les dents. J'étais de toutes les manifs-j'en ai couvert certaines- collée devant l'écran à chaque débat politique, entrainant volontier le premier facho venu sur la pente glissante de ses idées, histoire de lui faire entrevoir sa destination finale. Mais c'est bien connu, l'homme a la mémoire courte. Et si la révolte de tous les corps de métiers, les affaires d'argent, de coeur et de cul étalés à la une des JT, une guerre et une crise amènent, quelques années plus tard, près de 47% des Français à revoter pour le même type, c'est bien la preuve que tout est foutu. 

Si aujourd'hui tout m'indiffère, il y a encore une chose pour me foutre la nausée: La capacité revandiquée de nos dirigeants politiques à nous faire croire qu'ils sont proches des préocupations de chaque catégorie sociale, tranche d'âge, qu'ils connaissent autant le mode de vie des agriculteurs ques des intermittents du spectacle, pour un peu qu'ils aient lu les statistiques. Et que par quelques mesures sorties du chapeau, il sont capables de surclasser notre quotidien. Et bien, qu'à cela ne tienne: aujourd'hui, an zéro, j'ai 24 ans, sans emploi, sans logement fixe, sans revenus, sans chômage, sans bourse, sans possibilité de nouvelle formation financée. Je suis une 18-25, j'aime la vie, j'aime ma ville, j'aime mon métier. Et, ayant entendu la cigale chanter son changement, j'attends de danser, maintenant.